Qu'est-il arrivé aux Néandertaliens ?
Les Néandertaliens ont vécu en Europe _ au moins dans le sud de celle-ci _ et au Proche-Orient durant environ 300.000 ans. Ils disparurent il y a quelques 35.000 ans. Quant à l'arrivée en Europe de nos ancêtres, tout au moins des premiers d'entre eux _ appelons-les les Cro-Magnons _ , il remonte à près de 35.000 ans. Il est donc clair qu'il existe un lien de cause à effet entre les deux évènements. Toutefois, une cohabitation de l'ordre de 3.000 à 5.000 ans, ce n'est pas rien. Il n'y a donc pas eu une arrivée massive de Cro-Magnons, faisant la guerre aux Néandertaliens. D'un autre côté, il n'y a pas eu d'avantage de collaboration amicale entre les deux races, comme quelques préhistoriens politiquement corrects essaient de nous le faire croire. Vraisemblablement, les deux groupes s'évitaient, et se tournaient le dos s'il leur arrivait de se rencontrer, même si le changement dans l'outillage des Néandertaliens indique qu'il y a eu quelques contacts. Selon les historiens, le nombre des Néandertaliens n'a jamais dû dépasser les cent mille. Sur une période de 300.000 ans, cela implique une crois-
sance démographique extraordinairement faible, qui ne pouvait résulter que d'une mortalité infantile exceptionnellement élevée. On sait des Néandertaliens qu'ils étaient des chasseurs-cueilleurs sédentarisés, vivant en unités familiales ne dépassant pas une quinzaine d'individus, et disposant d'un vaste terrain de chasse. Même si ces groupes devaient s'échanger les filles nubiles, une telle promiscuité devait engendrer une endogamie assez prononcée. D'où, à la longue, une dégenéres-
cence de l'espèce, ce qui explique une mortalité infantile aussi élevée. Les Néandertaliens étaient des gros costauds, mais leur race était fragilisée.
Les Cro-Magnons étaient, eux, des chasseurs-cueilleurs semi-nomades, vivant en clans. Ce devaient être des chasseurs médiocres, tout au moins ceux d'il y a 40.000 ans. Pourquoi ? Parce que ils étaient, comme nous, d'ailleurs, leurs descen-
dants, des animaux tropicaux. Que sont-ils venus faire sous le rude climat de l'Europe, qui les obligeait à se vêtir et à s'abriter? Probablement ils furent attirés par le renne, animal lent et stupide, bien plus aisé à tuer qu'une antilope. Mais il est un autre animal facile à chasser : l'homme. Car nos ancêtres européens étaient cannibales, et ils le restèrent jusqu'à une période assez récente, les débuts du néolithique. Il s'agit bien d'anthropophagie alimentaire, et non pas rituelle. Mais, après tout, l'anthropophagie alimentaire avait toujours cours en Amérique centrale, jusqu'à l'arrivée des Espagnols, au XVIème siècle, et en Océanie, jusqu'au XIXème siècle. Il ne s'agissait, vraisemblablement, pas de s'en prendre à des Néandertaliens adultes, trop dangereux, mais à des adolescents, par exemple, de corvée d'eau à la rivière. Cela faisait un déjeuner succu-
lent. Après quoi, pour éviter des représailles, la tribu levait le camp, et se mettait hors d'atteinte. Pour les Néandertaliens, à la mortalité infantile déjà extrêmement élevée, de tels prélèvements étaient désastreux, et pouvaient se traduire par la disparition du groupe familial. Réduits à servir de garde-manger aux Cro-Magnons, les Néandertaliens reculèrent devant l'avancée de ceux-ci, jusqu'à ce que, acculés au fin fond de la péninsule ibérique, ils disparurent.
Ludovic Damansky Août 2011
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Les Néandertaliens ont vécu en Europe _ au moins dans le sud de celle-ci _ et au Proche-Orient durant environ 300.000 ans. Ils disparurent il y a quelques 35.000 ans. Quant à l'arrivée en Europe de nos ancêtres, tout au moins des premiers d'entre eux _ appelons-les les Cro-Magnons _ , il remonte à près de 35.000 ans. Il est donc clair qu'il existe un lien de cause à effet entre les deux évènements. Toutefois, une cohabitation de l'ordre de 3.000 à 5.000 ans, ce n'est pas rien. Il n'y a donc pas eu une arrivée massive de Cro-Magnons, faisant la guerre aux Néandertaliens. D'un autre côté, il n'y a pas eu d'avantage de collaboration amicale entre les deux races, comme quelques préhistoriens politiquement corrects essaient de nous le faire croire. Vraisemblablement, les deux groupes s'évitaient, et se tournaient le dos s'il leur arrivait de se rencontrer, même si le changement dans l'outillage des Néandertaliens indique qu'il y a eu quelques contacts. Selon les historiens, le nombre des Néandertaliens n'a jamais dû dépasser les cent mille. Sur une période de 300.000 ans, cela implique une crois-
sance démographique extraordinairement faible, qui ne pouvait résulter que d'une mortalité infantile exceptionnellement élevée. On sait des Néandertaliens qu'ils étaient des chasseurs-cueilleurs sédentarisés, vivant en unités familiales ne dépassant pas une quinzaine d'individus, et disposant d'un vaste terrain de chasse. Même si ces groupes devaient s'échanger les filles nubiles, une telle promiscuité devait engendrer une endogamie assez prononcée. D'où, à la longue, une dégenéres-
cence de l'espèce, ce qui explique une mortalité infantile aussi élevée. Les Néandertaliens étaient des gros costauds, mais leur race était fragilisée.
Les Cro-Magnons étaient, eux, des chasseurs-cueilleurs semi-nomades, vivant en clans. Ce devaient être des chasseurs médiocres, tout au moins ceux d'il y a 40.000 ans. Pourquoi ? Parce que ils étaient, comme nous, d'ailleurs, leurs descen-
dants, des animaux tropicaux. Que sont-ils venus faire sous le rude climat de l'Europe, qui les obligeait à se vêtir et à s'abriter? Probablement ils furent attirés par le renne, animal lent et stupide, bien plus aisé à tuer qu'une antilope. Mais il est un autre animal facile à chasser : l'homme. Car nos ancêtres européens étaient cannibales, et ils le restèrent jusqu'à une période assez récente, les débuts du néolithique. Il s'agit bien d'anthropophagie alimentaire, et non pas rituelle. Mais, après tout, l'anthropophagie alimentaire avait toujours cours en Amérique centrale, jusqu'à l'arrivée des Espagnols, au XVIème siècle, et en Océanie, jusqu'au XIXème siècle. Il ne s'agissait, vraisemblablement, pas de s'en prendre à des Néandertaliens adultes, trop dangereux, mais à des adolescents, par exemple, de corvée d'eau à la rivière. Cela faisait un déjeuner succu-
lent. Après quoi, pour éviter des représailles, la tribu levait le camp, et se mettait hors d'atteinte. Pour les Néandertaliens, à la mortalité infantile déjà extrêmement élevée, de tels prélèvements étaient désastreux, et pouvaient se traduire par la disparition du groupe familial. Réduits à servir de garde-manger aux Cro-Magnons, les Néandertaliens reculèrent devant l'avancée de ceux-ci, jusqu'à ce que, acculés au fin fond de la péninsule ibérique, ils disparurent.
Ludovic Damansky Août 2011
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